dimanche 2 août 2009

Délire

dans mon délire
que de soupirs
fébriles et purs
sur ma toile
mon papier journal
ma plaque en bois
se joue comédie
ou tragédie
sous mon pinceau
ou même mes doigts
coule le flux
qui panse les plaies
qui écarte les larmes
pour laisser place
à un sourire
plein de tendresse

dans mon délire
je donne ardeur
à des visages meurtris
las de ravaler leurs cris

dans mon délire
je fuis les murs
casse les chaînes
prouve de mes mains
d'où jaillissent des perles
que l'on peut façonner
un jardin secret
y cultiver force et courage
y enterrer sa rage

dans mon délire
je mets fin à mes soupirs

fouzia alami,
pour l'Exposition Individuelle au Complexe Culturel Sidi Belyout, Casablanca, Mai 1999

mardi 17 février 2009

AH, SI LE SIDA M'ETAIT CONTÉ !

Je n'aurais jamais sacrifié
ma femme et mes deux fistons.

Désirs inassouvis, je cherchais ça et là,
une âme soeur,
pour me donner plus chaud au coeur.

Biberons, cris d'enfants, plaintes d'antan
je me donnais mille raisons
de vivre au diapason
de ces jeunes perfides
grands de taille et de tête vide.

Je l'aurais cherché, moi !
mais elle ? ma moitié ?

Que faire pour réparer ?
vraiment rien !
Oh, SIDA vaurien !

Je compte les étoiles
demande pardon au ciel

Le SIDA est là mais ma femme n'est plus !
En tête à tête avec l'ogre,
je rumine ma colère,
Le premier fils, d'un regard fixe me "mord"
le deuxième, tantôt bleu, tantôt pâle se tord,
cherche dans le vide,
l'ombre de sa mère livide.
Souriant parfois à son ange gardien,
qui de lui est épris,
finit par le tirer vers lui.

Chateau de cartes détruit
tel une toile d'araignée
tissée de nuit.................................. .................................... ............................... .............................
Fouzia ALAMI